Milo-Vacéri,Gilles – Les enquêtes du Commandant Gerfaut -4 Les sept fantômes
Présentation de l’éditeur
Saint-Mazé est un village paisible perdu au cœur de la Sologne, terre de légendes et de mystères. Fiers de leur patrimoine, les habitants sont des gens discrets, à l’image du couvent des Carmélites qui demeure la première richesse culturelle de la commune.
Un matin, on découvre un cadavre abandonné devant l’édifice religieux et c’est la consternation générale, car le crime a été perpétré de manière abominable. Le capitaine Julie Sauvage de la Section de Recherches d’Orléans est chargée de l’enquête. Les mutilations sont si atroces qu’elle demande d’urgence le soutien du commandant Gabriel Gerfaut, le spécialiste des tueurs en série de la Brigade Criminelle de Paris.
Gerfaut débarque en Sologne accompagné par Adriana, son bras droit et Paul, la nouvelle recrue. Sans indices, sans témoins et face à des meurtres sans mobile apparent, ils se heurtent aux vieilles croyances, aux sorcières bien actuelles et à un tueur qui a toutes les apparences d’un vicomte, assassiné au XVIIIe siècle. Quand ils doivent affronter le mutisme des villageois qui s’ajoute aux vœux de silence des sœurs Carmélites, le commandant Gerfaut voit rouge et déclare la chasse aux fantômes ouverte !
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Biographie de l’auteur
Dans la vie mouvementée de Gilles Milo-Vacéri, ponctuée d’aventures, de voyages et de rencontres singulières, l’écriture fait figure de fil rouge. C’est dans les mots que Gilles trouve son équilibre, et ce depuis toujours : ayant commencé à écrire très tôt, il a exploré tous les genres – des poèmes aux romans, en passant par le fantastique et l’érotisme – et il ne se plaît jamais tant que lorsqu’il peut partager sa passion pour l’écriture avec le plus grand nombre.
~~~~~~~~~~ Partenariats, forums et Lectures communes
Lecture en partenariat avec les éditions du 38.
~~~~~~~~~~ Mon avis:
Ce que j’aime avec les aventures du commandant Gerfaut c’est que sous couvert d’enquêtes policières Gilles Milo-Vaceri nous emmène toujours plus loin.
Cette fois-ci une terrible malédiction proférée par le vicomte de Saint-Mazé va être à l’origine de tout. Vicomte assassiné en cette période trouble de la révolution pour des raisons mensongères et terribles.
C’est ainsi que chaque année depuis 1790, son fantôme revient hanter les bois du canton, Ses bois et fourbir les armes de sa vengeance comme il l’a promis à ses assassins.
Ici encore on va suivre une enquête pointue et surtout particulièrement bien documentée. C’est ce que j’aime avec Gilles. Il ne se lance pas à l’aveuglette. On pourrait presque croire qu’il suit son héros sur place pour nous faire vivre l’action en direct.
Lorsque, chaque année, dans les nuits qui entourent la mort du vicomte on se promène à Saint-Mazé c’est pour n’y croiser pas âme qui vive. La malédiction fait encore et toujours son effet sur les habitants et peu aiment être dehors et particulièrement aux alentours des bois ces nuits-là.
De retour de son travail en 3/8, un habitant du bourg va être amené à côtoyer ce qu’il pensait sa plus grande peur. Les bois sont sombres, il y a peu de passage si ce n’est aucun et l’ambiance est lourde. Traversant la route sans crier gare, une silhouette fantomatique va le troubler au point de l’amener dans le fossé. Mais ce sera en allant chercher du secours au couvent tout proche que l’horreur la plus sanglante lui apparaîtra sous la lumière crue et cruelle des projecteurs : un cadavre affreusement torturé l’y précède.
Acte unique ou tueur en série? Les circonstances de la mort sont suffisamment affreuses pour que la capitaine de gendarmerie locale demande à faire appel à Gabriel Gerfaut.
C’est ainsi que notre commandant préféré et son équipe vont arriver sur les lieux. L’enquête va hélas être complexe, longue et lourde en victimes.
Un vrai défi semble s’engager entre le tueur et Gabriel. IL est glissant comme une anguille et certains événements vont amener nos enquêteurs à revoir leur point de vue sur la superstition. On sent cependant au fil des pages des heures sombres dans le passé des victimes. Petit à petit tout ne semble pas si lisse. On anticipe une histoire glauque, malsaine au vu des atrocités commises sur les corps des suppliciés.
Un acte de vengeance? Celle du fantôme du vicomte? Ou tout autre raison?
Nous allons suivre ainsi sur de nombreux chapitres les questionnements, indices et suggestions de ces enquêteurs hors norme. Car Gabriel Gerfaut ne se rend pas compte mais son caractère bourru, sa façon de faire humaine suivant un code d’honneur presque désuet marque ses coéquipiers.
Adriana est toujours aussi franche et on sent bien l’expérience au fil des années passées en compagnie de son commandant. Elle le seconde presque sans un mot, complète ses éventuelles lacunes et perce doucement les secrets du cerveau de son chef. Elle devient son digne successeur même si elle reste encore quelques wagons en arrière quand il décide de passer la vitesse supérieure. Paul, qui leur tient compagnie depuis l’enquête sur la secte sataniste s’est bien intégré et a adopté les bonnes attitudes face à son patron irascible, surprenant mais profondément humain et compétent.
Cette fois encore cette enquête va nous emmener dans les tréfonds de l’âme humaine. Dans les recoins sombres des campagnes, de leurs superstitions arriérées et dangereuses.
Saint-Mazé ne lâche rien. Les habitants ne parlent pas ou peu, les carmélites ont fait vœux de silence. Cette rétention d’information n’est pas sans mettre des bâtons dans les roues de nos enquêteurs.
Le lecteur même sent l’ambiance lourde, les secrets cachés et ce côté “on ne partage rien avec l’étranger”.
Cette enquête va au final nous choquer par sa férocité et son réalisme cru. Chaque corps retrouvé nous agresse par la violence exprimée dans chacune des plaies. La victime a souffert. Atrocement. Et le lecteur va, sous la plume malicieuse et subtile de l’auteur, commencer à douter.
Qui est donc réellement la victime dans tout ça? On suppose du lourd caché derrière un tel acte de barbarie. De la folie aussi peut être. Ou de la haine farouche et tenace.
Cela donne ainsi un contexte prenant à l’enquête. Chaque élément semble important. Comme Adriana, Paul, Julie et les autres, on essaie de voir ce que Gerfaut a observé si facilement et tait si farouchement. On s’interroge. On essaie de creuser nos souvenirs pour dénicher l’indice qui va nous faire comprendre. Mais jusqu’au dernier moment Gilles Milo-Vacéri garde le suspense. Même quand certains protagonistes en apprennent davantage, l’auteur nous laisse dans le flou. Toujours à essayer de deviner.
C’est encore une enquête que j’ai adoré suivre. On est tenu en laisse de bout en bout. Les indices arrivent, les questions aussi et le lecteur fait de nombreuses conjectures. Je suis actuellement dans une série de lecture sur les méfaits des superstitions, de la peur face à l’inconnu et à la différence. Cette fois encore, le pire assassin n’est pas toujours le plus coupable, le plus abject des êtres humains. Cette fois encore on plonge dans les horreurs de l’âme humaine, dans la folie des hommes. Et outre un très bon moment de lecture, c’est toute une réflexion sur les outrances de l’Homme qui en ressort.
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