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Episode 2 : Perrine Rousselot et les editions Kitsunegari

Bonjour Chers lecteurs et lectrices du blog et de la page. 

 
Aujourd'hui j'entame l'épisode 2 de notre nouvelle série un interview pour la Bibli d'Aely. 
Après notre interview d'Angie Diaboline et de son roman drôle et rafraîchissant "Romain cherche sa robe" je change un peu de domaine avec aujourd'hui Perrine Rousselot.
Auteur à succès de la série La guerre des Éléments (tome 1 Avril puis tome 2 Katia voir mes chroniques en lien) elle est aussi éditrice en chef de la maison d'édition Kitsunegari. 
 
C'est donc au titre de ces deux casquettes que je vais l'interviewer pour vous. 
 
Alors commençons.
 
Bonjour Perrine,
 
 
Aely:Tout d'abord, est-ce que tu peux te présenter, nous dire quelques mots sur toi, sur ton parcours, tes passions, ton quotidien en tant qu'auteur. 

 
P.R :Bonjour Aely, pour ce qui est du quotidien en tant qu'auteur, on peut dire qu'il est tout à fait inexistant actuellement à mon grand désarroi. Faire tourner l'entreprise est la priorité pour le moment et elle me prend le temps que me laissent mes petits. Car avant tout et même si cette année, ma fille est entrée à l'école, faire garder mon fils reste coûteux et donc limité à quelques heures par semaine.
Concernant mon parcours, on peut sans doute dire qu'il est atypique, même si j'ai toujours adoré la lecture et que j'ai toujours eu un livre en cours de lecture depuis que j'ai appris à lire, je suis et reste une scientifique (une matheuse, même pour être exacte). Mais comme le dit la chanson « J'aurais voulu être un artiste Â». J'ai fait du piano, du cirque, du théâtre, mais jamais n'ai été attirée par l'écriture. Celle-ci est arrivée tout à coup, par hasard, l'ennui au bureau aidant avant ma démission et après un rêve un dimanche matin, elle s'est imposée à moi. Le premier tome de La Guerre des Éléments fut ensuite écrit en 6 mois.
 
A: As-tu d'ailleurs des manies, des obsessions, des rituels quand tu écris ? Des auteurs que tu adores, qui t'inspirent ?
 
P.R : Je n'écris que sur ordinateur. Ma formation et mon travail d'ingénieur ayant mis à mal l'écriture manuscrite, j'écris désormais bien plus rapidement sur un clavier qu'au stylo. Seules quelques notes volantes, des idées, des impressions sont notées sur quelques cahiers traînants, voire perdus depuis. Il y a bien sûr des auteurs que j'adore, pas forcément qui m'inspirent, mais s'il y a un livre vraiment, ce serait Le 5ème règne de Maxime Chattam. Après avoir lu ce livre pour la seconde fois (ce qui ne m'arrive que très rarement, je crois même que c'est le seul livre que j'ai lu deux fois), je me suis dit « voilà, un livre que j'aurais aimé écrire Â»
 
A:Peux tu nous présenter ta série La guerre des Éléments et nous parler de ses héros?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 
 
P.R : La Guerre des Éléments est née  comme je le disais plus haut, d'un rêve un dimanche matin. Dans ce rêve, une jeune fille (moi peut-être ?) prenait le bus dans la nuit accompagnée de l'autre côté de la vitre par une étrange bestiole lumineuse et volante. Arrivée dans un appartement, elle pensait y trouver un garçon aux cheveux bruns (qui ressemblait au chanteur Mika), mais est embrassée par un autre garçon blond lui (Snow Villiers de Final Fantasy 13, le jeu vidéo auquel je jouais à ce moment-là !)
De là a découlé le reste !
Je voulais surtout qu'on y lise des réponses pour les ados, des souvenirs de cette période pour les adultes qui m'a beaucoup marquée. L'adolescence est une période riche en changement, en expérience décisive et je crois que plus qu'une histoire fantastique, c'est une vision de cette transformation,  de cette étape de passage à l'âge adulte que je voulais retrouver.
 
Au départ, c'était un one-shot, c'était une sorte d'erreur de parcours, un truc absolument non prémédité et passager. Ce que je n'avais absolument pas prévu, c'est que ça plairait au point qu'on me réclame une suite.
   
 
A:pourquoi avoir choisi le fantastique pour exprimer ton besoin d'écrire?
 

P.R : Je ne l'ai pas choisi, c'est lui qui s'est imposé finalement. Je ne lisais pas forcément du fantastique plus qu'autre chose auparavant, j'ai toujours lu de tout. Mais j'en suis venue à en lire beaucoup plus depuis.
 
A:T'es tu servie de tes connaissances pour créer tes personnages ou sortent-ils seulement de ton imagination?
 
P.R : Pour répondre à cette question, je vais citer un de mes renards (mes auteurs), mon petit (dans le sens plus jeune que moi) Tom Elemsis dans son premier tome des Chroniques de Liève :
« L'homme ne crée pas. Il réutilise, transforme, remanie ce qu'il a vu, entendu, lu, ou encore vécu. Le talent de l'artiste n'est pas de créer sans inspiration extérieure, non. Son talent, c'est de vous faire apprécier son Å“uvre en vous faisant oublier qu'il n'a rien inventé Â»
 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 
A:Quel est ton personnage préféré? 
Moi Perso c'est Snow, mais bon comme la plupart des nanas je pense. Il a un petit quelque chose en plus qui nous fait toutes craquer. 

 
P.R : Ce cher Snow, il les fait toutes craquer. Je ne saurais dire que j'ai un personnage préféré. Chacun d'entre eux a quelque chose qui me plaît, mes deux héroïnes possèdent chacune un peu de ce que je suis ou de que j'aurais voulu être. Chacun de mes héros possède ce qui m'a fait craquer chez des garçons. Neil est le garçon rebelle au blouson de cuir et la clope au bec qui nous fait craquer à 17 ans, Snow c'est le garçon responsable, le preux chevalier qu'on épouse à 27 ans. D'ailleurs, je l'ai épousé et il a toujours un couteau pliant dans la poche...
 
 
A : Comment as-tu choisi tes couvertures de romans? Elles sont illustrées par 6ssou.
 
P.R : J'ai la chance de ne pas avoir eu à chercher loin. Ma belle-mère a fait les beaux arts ! Elle a su parfaitement retranscrire ce que j'imaginais, c'est une grande artiste dont je ne me lasse pas d'admirer les Å“uvres.
( NDLR: 6ssou est à l'origine des couvertures des 2 tomes de LGDE mais aussi d'un des derniers nés des éditions : A l'ombre des regards de Vanille Bardoz)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 
A :As-tu d'autres projets d'écriture?  Dans le même registre ou éventuellement quelque chose de différent? Et dans ce cas que préfères-tu écrire? Fantastique encore ou humour, romance, thriller, jeunesse...
 
P.R : J'ai deux projets en cours, un fantastique jeunesse qui au départ était une commande sous forme de série numérique, mais qui se transforme en roman. C'est librement inspiré des séries fantastiques américaines dans le style des Buffy contre les Vampires et autre Grimm.
Un second projet que je traîne depuis des lustres, celui qui me tient à cœur, que je fignole et que je ne sais même pas s'il sera fini un jour est un thriller ésotérique dans la veine des Robert Langdon de Dan Brown, mais pour la jeunesse.
 
Oui, jeunesse, toujours jeunesse, je crois que j'ai besoin de retourner en adolescence, cette période qui m'a beaucoup marquée et changée. 
 
Maintenant que nous en avons fini avec ta casquette d'auteure, j'aimerais que nous parlions ensemble de ton autre vie, celle d'éditrice en chef des éditions Kitsunegari. 
 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


A: d'où t'es venu ce nom pour une maison d'édition? 
Kitsunegari pour moi fait penser Japon et donc manga pas vraiment roman même fantastique :)


P.R : Kitsunegari signifie « Chasse au renard Â» en japonais, il s'agit du titre de l'épisode 8 de la saison 5 de la série The X-Files qui a donné la ligne éditoriale de la maison : « aux frontières du réel Â». C'est un épisode emblématique faisant référence au prénom du héros masculin de la série Fox (renard en anglais) qui a défini notre mascotte dans lequel il est lui-même la cible d'un tueur.
Dans cette maison, je deviens la chasseuse de talent, des talents que je nomme affectueusement mes renards.
 
A: peux-tu en quelques mots nous expliquer en quoi consiste ton travail d'éditrice?
 
P.R : Sélection : lire et sélectionner les manuscrits auxquels je crois. Je suis une commerciale ici, je ne peux vendre que ce que j'ai aimé moi-même.
 
Correction : stylistique, orthographique et mise en page, le tout en échange constant avec l'auteur évidemment
 
Distribution : traitement des commandes, envoi
 
Diffusion : envoi de service presse, publicité, inscriptions dans des salons, démarchage des libraires...
 
A: si je ne me trompe pas tu as créé cette maison au départ pour t'autoéditer (voir les questions plus haut concernant tes romans). Comment t'es-tu décidé ensuite à l'ouvrir aux autres?
 
P.R : Absolument pas. .J'étais autoédité pendant deux ans auparavant sans avoir besoin d'un toit au- dessus. J'ai au contraire créé cette maison pour éditer d'autres auteurs, lassées de voir tant de jeunes se faire avoir par les arnaqueurs que sont les maisons à compte participatif. C'est Maxime Chattam (encore lui, oui) qui alors que je le rencontrais en décembre 2013, à achever de me convaincre en ayant cette phrase « Personne ne doit payer pour être édité par une maison Â». Moi-même j'avais failli me faire avoir deux ans en arrière et c'est ma meilleure amie qui m'avait sauvée. C'est pourquoi j'avais choisi l'auto-édition. Si une maison vous envoie un contrat vous demandant de l'argent, fuyez, elles sont faciles à identifier, ce sont toutes celles qui payent de la pub sur facebook ou google pour demander des manuscrits !!! Une maison d'édition à compte d'éditeur ne fait pas de pub pour avoir des manuscrits, mais pour vendre les livres qu'elle a publiés (à ses frais)
 
Ici Perrine en compagnie de Maxime Chattam (photo prise sur le sites des éditions Kitsunegari)
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 
A: comment se passe alors une sélection de manuscrit? Tu dois en recevoir un certain nombre et ça ne doit donc pas être évident de choisir. As-tu des conditions sine qua non, des trucs que tu évites absolument...? En clair as-tu une politique éditoriale personnelle ?
 
P.R : J'imprime tous les débuts des manuscrits (25 à 50 pages selon l'épaisseur). La sélection se joue dans les premières pages, exactement comme lors de mes lectures personnelles, si un ouvrage ne sait pas m'accrocher dès le début, je passe au suivant, il y a bien trop d'ouvrages à lire pour s'attarder sur un qui ne retient pas mon attention.
Si j'imprime la suite, c'est déjà fort probable qu'il soit sélectionné !
Évidemment, au départ, il faut qu'il entre dans notre ligne éditoriale fort précise. Le récit doit prendre place pour tout ou partie dans le monde réel qu'il soit passé, présent ou futur.
 
 
A: comment sait-on en tant qu'éditeur que l'on a sous les yeux LA pépite qui se vendra comme des petits pains, le coup de cœur de l'année, un best-seller quoi?
 
P.R : On ne le sait pas. L'écriture comme toute forme d'art est bien trop fortement soumise à la subjectivité. Un best-seller, c'est la publicité qui le crée. Alors oui, si on croit particulièrement en un ouvrage on peut mettre les moyens publicitaires qu'il faut. Mais Kitsunegari ne s'appelle pas Gallimard...
 
A: travailles-tu toujours dans une pièce réservée ou as-tu une tradition particulière? Un fauteuil fétiche, une tasse de café ou thé et un bon morceau de musique... Ou c'est n'importe où dès que tu en as le temps? 
 

P.R : La dernière réponse ! Et jamais de musique en même temps que je lis, je ne lis que dans le silence.
 
A: question plus personnelle. Ce n'est pas trop difficile de tout concilier? Car tu as aussi une vie de famille et des enfants à gérer et nous savons pour la plupart comme c'est contraignant parfois. 
Donc Comment fais-tu pour y arriver?

 
P.R : Ma fille étant rentrée à l'école cette année, j'ai également mis mon fils en crèche plus longuement que l'année dernière. J'ai donc 18 heures par semaine que je peux consacrer entièrement et totalement à mon activité d'éditrice. Ce qui ne m'empêche pas de travailler à d'autres moments selon mes disponibilités.
 
A: aurais tu des conseils à donner comme ça au débotté pour les auteurs en herbe ou plus confirmés qui souhaiteraient t'envoyer leurs manuscrits?
 
P.R : Non, aucun, si ce n'est que ce n'est pas parce que ça n'a pas plu à une personne que ça ne plaira pas à d'autres.
 
A: et ma petite dernière, as-tu déjà fait l'objet de menaces ou de réflexions désagréables d'auteurs que tu avais refusé d'éditer, ceux-ci n'entrant pas en compte dans ta politique éditoriale? 
 

P.R : Une jeune femme qui me harcelait chaque soir pour savoir où j'en étais dans son manuscrit et à laquelle je répondis que j'avais déjà des remarques après quelques pages, me reprocha de ne pas lire son manuscrit en entier alors que « je n'avais que ça à faire Â»... Autant vous dire que je ne suis pas allée plus loin dans ma lecture en effet...
 
Comme je sais que tu sais être aussi pleine d'humour je t'ai concocté enfin un interview un peu moins sérieux et qui peut être nous en apprendra de belle sur toi ;)
 
Questions absurdes:

 
Saucisse ou merguez? 
Ou en clair ;) aimes-tu une vie calme et tranquille un peu pépère ou plus épicée et pleine d'imprévus?

P.R : Saucisse, j'ai horreur des contrariétés !
 
Victime ou super-héros?
Si tu étais un personnage de tes romans lequel choisirais-tu?

P.R : Aline, l'humaine qui se retrouve mêlée à des histoires surnaturelles, ou Stiles dans Teen Wolf, (image ci-dessous pour celles et ceux qui ne connaissent pas)
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 
Brocolis ou bazooka?
Si tu étais une arme? Ou un poison? 

P.R : Un flingue, j'ai toujours rêvé d'avoir un flingue, je voulais être flic, ou bien deux comme Lara croft, ce sentiment de puissance que tu dois avoir, j'ai préféré la plume, le même sentiment de décider qui doit vivre ou mourir, mouahaha, je vous fais peur ?
 
 
Lire ou voir? 
Si tu étais un film ou un livre? Car parfois on aime une interprétation, mais pas l'autre. 

P.R : Voir ! Je rêve de voir mes livres adaptés et surtout ce que j'écris je le vois d'abord dans ma tête et ce je lis, je dois le voir dans ma tête également, sinon je n'accroche pas.
 
Si tu étais une inscription sur un mur, quelle serait-elle?
P.R : Carpe Diem
 
Si tu pouvais réaliser un souhait, que choisirais-tu?
P.R : Retrouver mes 15 ans et recommencer l'adolescence comme Zach Efron dans 17 ans encore
 
Dilemme: Si tu devais choisir et éliminer un de tes sens lequel choisirais-tu? Et pourquoi?
P.R : La parole, parce que combien de fois, j'ai regretté ce que j'ai dit trop vite.
 
Merci beaucoup Perrine pour le temps que tu m'auras consacré.
Nous avons tous bien compris qu'être auteure, éditrice et femme est plus qu'un travail à plein temps ou une passion c'est prenant, chronophage et épuisant tant physiquement que parfois moralement. 
Je suis donc d'autant plus touchée de ta participation à cet interview. 
Je te souhaite une bonne continuation et plus égoïstement en tant que lectrice tout plein d'autres découvertes livresques comme les précédentes qui ne m'ont pas déçue. 
 
Pour les auteurs encore méconnus qui souhaiteraient tenter leur chance après la lecture de cet article auprès des éditions Kitsunegari, je vous rappelle leur page facebook : Kitsunegari Editions
 
Merci à tous de m'avoir suivi aujourd'hui. J'espère que tout comme moi vous en ayez appris beaucoup et bonne journée. A la prochaine. 

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