Duchateau,Philippe – Le château de Walpurgis
Présentation de l’éditeur
Josuan reçoit un jour une lettre alarmante d’un de ses vieux copains de classe qui le supplie de venir le rejoindre à Northcalton, où il a de sérieux problèmes. N’écoutant que son courage et porté par la fougue de sa jeunesse, Josuan vole au secours de son ami. Mais la route est longue, et il fait étape dans l’auberge de l’inquiétante Lucy. Il y rencontre la jeune et jolie serveuse, Louisia, et s’en amourache aussitôt. Après avoir quitté l’établissement, Josuan est victime d’un « étrange » accident de voiture. Sa vieille Ford réduite à un tas de tôles, il doit poursuivre le chemin à pied, dans les frimas d’un paysage carnivore. Ses pas le mènent alors au château de Walpurgis. Où l’enfer lui ouvre ses portes. En effet, les habitants de ce palais délabré se révèlent tous plus loufoques et satanistes les uns que les autres. Mais aussi comiques soient-ils, ces hurluberlus semblent en vouloir pour de bon à la peau de Josuan. Et de Louisia, qui se retrouve – par quelle malédiction ? – bientôt prisonnière, à ses côtés. Comme beaucoup d’autres avant eux, les jeunes gens ne servent qu’à amuser cette galerie de frapadingues, en attendant de finir, selon les projets réjouissants du maître des lieux, au fond d’une oubliette, une cagoule sur la tête et une balle entre les deux yeux. L’amour donne des ailes, dit-on. Les tourtereaux en auraient bien besoin pour s’échapper de cet asile et sauver leur vie. Avec Le Château de Walpurgis et ses adorateurs de Satan, Philippe Duchateau distille un suspense diablement drôle et méchamment hilarant.
~~~~~~~~~~ Détails sur le produit
Format : Broché 328 pages Editeur : Editions La Bourdonnaye Date de sortie : 13 mai 2015 Collection : Imaginaires ISBN-10 : 2824210699 ISBN-13 : 978-2824210699 Dimension du produit : 22.9 x 2 x 15.2 cm Prix : 20.90 € Autres formats : Numérique ASIN: B00UP3E9ZE Prix : 6.99€ en numérique
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Biographie de l’auteur
Philippe Duchateau fut pilote de chasse dans la Royal Air Force puis pilote d’essai chez Dassault pour le programme Rafale. De là à le classer dans la catégorie des écrivains aviateurs, comme Antoine de Saint-Exupéry, il n’y aurait donc qu’un pas. Mais il se réclame plutôt de Jean Ray pour l’univers romanesque, de Julien Gracq pour la beauté de l’écriture et de Wilkie Collins ou Raymond Chandler pour la qualité des intrigues. Néanmoins, cet admirateur de la littérature romantique et gothique du XIXe siècle, possède bel et bien son propre style, envoûtant dès la première ligne et inimitable, dans lequel il mêle habilement humour, suspense et fantastique.
~~~~~~~~~~ Partenariats, forums et Lectures communes
Lecture en partenariat avec les éditions La Bourdonnaye.
~~~~~~~~~~ Mon avis:
Une couverture magnifique, un synopsis alléchant, il n’en fallait pas plus pour que j’aie envie de me lancer fébrilement dans cette lecture.
Josuan, professeur assistant de l’université d’Ansburgh décide sur un coup de tête et suite à un télégramme alarmant d’un ancien camarade de le retrouver à Northcalton. Après un trajet déjà long et monotone, il fait une pause dans une auberge perdue afin d’y boire un café et faire le plein. Outre la tenancière, Lucy, qui règne sur son domaine d’une main de tyran, il fait connaissance de la fille de la maison, la belle et secrète Louisia et de son père et accessoirement mari de Lucy, le discret et soumis Albert. C’est au cours d’un échange bizarre avec l’aubergiste qu’il prend connaissance d’une légende maléfique du pays sur le château de Walpurgis et c’est avec un sentiment oscillant entre le scepticisme et le malaise qu’il reprendra la route, laissant une partie de son cœur dans les beaux yeux de Louisia. Alors lorsque sa voiture s’écrase malencontreusement dans un arbre et que ses pas le mènent devant un château magnifique et perdu, les élucubrations de la vieille lui reviennent en mémoire et l’ambiance change alors du tout au tout.
Car le peu que l’auteur nous ait laissé entrapercevoir des habitants du château ajouté aux récits de la vieille aubergiste nous donne un avant-goût de suspens et de frayeur. Car les protagonistes ne semblent pas n’être que de drôles de châtelains venus se mettre au vert. La mise en place d’une fête particulière: La nuit des Initiés, dont le peu entendu laisse planer un effroi et un enthousiasme malsain nous en rajoute un peu dans l’atmosphère lugubre de l’arrivée de Josuan au château. Que va t-il donc advenir de ce personnage auquel nous ne sommes pas encore attaché mais pour qui nous frémissons quand même par anticipation?
Car Josuan n’est pas un personnage qui nous rend de suite accro. Il semble ne pas trop quoi savoir faire de sa vie, et se décide pour de mauvaises raisons. Pour preuve cette décision irrationnelle d’aller aider un ancien camarade perdu de vue depuis des années sur le simple constat que cela prouverait qu'”il sait se montrer à la hauteur de ses convictions”. Lui-même après des heures de route ennuyeuse à mourir se demande pourquoi il en est là. Il va passer par de nombreux états d’âme, sincères ou amplifiés par des substances ingurgitées à son insu.
Les habitants du château seraient presque plus intéressants de prime abords par leurs caractères éclectiques ou leurs prises de bec mais aussi par ce côté mystérieux qu’ils dégagent.
Qui sont-ils?
Tous aussi atypiques et loufoques les uns que les autres, ils dégagent une atmosphère délétère et ambiguë. Certains paraissent inoffensifs, d’autres complètement atteints et pourtant tous semblent suivre la même voie, celle du reniement de Dieu. Selon leurs dires nous ne Lui devons rien mais tout à nous-mêmes. Car nous sommes Unique! Et bientôt le chômage Le guette une fois l’homme enfin délivré de cet asservissement à son culte. Une question nous taraude : secte ou simples illuminés, vrais satanistes et sorcières ou nantis aux occupations ésotériques divertissantes mais glauques…
Du coup, nous n’avons alors qu’une hâte, la confrontation de ces deux univers, celui moderne et pragmatique de Josuan contre celui emplis de maléfices et de superstitions (croyons-nous) des habitants du château. Pour noircir encore le tableau qui s’assombrit au fil des pages, Louisia va réapparaître par surprise dans le décor et amener Josuan à prendre enfin des décisions repoussées maintes fois.
Le coté noir du récit que l’on voit débuter grâce à la scène de chasse à laquelle nous assistons dès les premières pages nous met dans une ambiance déjà sombre et sanguinaire mais continue aussi à nous interpeller par les questions qui restent en suspend. Un reproche cependant à la plume de Philippe Duchateau. Cette propension qu’il a aux descriptions trop stylées, trop alambiquées non pas pour la compréhension mais pour la lourdeur parfois de certaines phrases. L’ambiance est posée par son style même, par des ressentis au fil de la lecture et ce surplus de détails n’apporte à mon sens aucune plus value à un texte qui aurait pu se suffire sans.
Puis l’action, que l’on espère exponentielle aux découvertes, semble au contraire s’essouffler à la longue du récit, l’élément de base, la fuite de ce château maudit semble se perdre dans ses oubliettes comme Josuan semble se perdre dans les boissons et autres dégustations culinaires particulières. Seule la réapparition de Louisia remet du baume au cœur de notre héros et de l’espoir dans les yeux du lecteur.
Hélas, l’action qui promettait beaucoup de part le quatrième de couverture me parait cependant se traîner un peu en longueur même si lorsqu’elle se décide à bouger, celle-ci est-elle entraînante et nous emporte-t-elle facilement à sa suite. Le récit nous entraîne au fil d’un long et parfois laborieux grand huit, alternant des passages enthousiastes et entrainants à d’autres plus longuets et hélas beaucoup moins captivants. Il en résulte ainsi une lecture en dents de scie et en émotions saccadées.
L’atmosphère lugubre des bois alentours, du château même est décrite cependant de façon magnifique quoique parfois un peu superfétatoire. Mais cela ne suffira pas à mon bonheur. Pour un premier tome il est cependant bien construit et nous présente le contexte mais il aurait pu être raccourci et nous mener directement à la suite tant attendue, à cet événement cabalistique, cette nuit des Initiés.
En bref… Roman intéressant et à l’ambiance très glauque grâce à des personnages bizarres, que l’on ne pourrait classifier que de loufoques s’il n’y avait en sous-main des phrases, des intonations ou des sous-entendus malsains et inquiétants. Cependant l’auteur à vouloir trop nous plonger dans l’atmosphère lugubre et aux décors de château maudit s’est perdu dans son enthousiasme et nous a perdu hélas parfois dans des descriptions à la fois intéressantes mais surtout qui nous éloignent de la ligne de base du roman. Et tel un esprit qui s’égare et s’éparpille, le lecteur doit à chaque fois recadrer ses pensées pour retrouver Josuan et son souci premier, s’échapper de cette ambiance, de ce lieu propice aux cauchemars et aux cérémonies sordides. Car malgré des personnages frapadingues aux dialogues plein d’humour et de fantaisie, malgré des réparties désopilantes et bien pensées, je n’ai pas réussi à m’y jeter à corps perdus. En attendais-je trop? … peut-être !
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